L'aube se levait sur les terres du clan du vent. Au milieu de la lande enflammée par le soleil levant se dressait Cœur de Lion. Son pelage gris brûlait et ses yeux émeraudes déterminés fixaient un point lointain à l'horizon. Debout au sommet d'une colline herbeuse, il semblait attendre. Lui-même ne savait pas spécialement quoi. Le temps défilait sans n'avoir plus aucune prise sur lui. Un souffle d'air chaud balaya sa fourrure et il dressa les oreilles. Cette journée d'été s'annonçait glorieuse. Il se sentait libre. Étrangement libre, au-dessus de toutes les chaînes. Il lui semblait pouvoir courir depuis cette colline jusqu'au bout du monde et rattraper les héros de jadis. Il se sentait invincible. Et il voulait la revoir.
Alors il dévala le flanc de sa colline dans une formidable course. Une course contre le temps. Une course contre le vent. Une course pour la liberté. Et en riant, il accéléra. Il gagnait sans l'ombre d'un doute. Le paysage devint plus escarpé et buissonneux sans qu'il ne perdre de sa vitesse. Ses épaisses pattes effleuraient le sol d'une foulée souple tandis qu'il atteignait une zone de bois et de buissons. Il slaloma entre les arbres, sans s'arrêter, un sourire de défi aux lèvres. Gagné par l'euphorie de la course il déboula soudain hors des buissons, et dans un bond spectaculaire atterrit juste au bord de la frontière du clan de l'ombre.
L'aube arrivait et le clan était sur le point de se réveiller, doucement on pouvait voir un chat ou deux sortir des tanière, puis dans l'ombre une boule rousse sorti discrètement du camp avec rapidité, il ne voulait pas qu'un chat sache qu'il était là. Alors que le félin s'avançait dans les terre du clan, il chassa un peu sur la route mais ses pas le guida instinctivement vers un endroit maintenant familier, la frontière. Pourquoi? Il ne savait pas, ou plus vraiment. Il était perdu dans ses pensée quand il remarqua qu'un autre félin arriva lui aussi à la frontière: un guerrier du clan du vent. Il n'avait pas l'air méchant de loin, plutôt inoffensif, calme, comme s'il attendait quelqu'un. Sans un bruit, Souffle de Mort s'avança vers lui mais pas trop près pour pas qu'il le remarque et observa longuement le félin, il ne bougeait pas. agacé, l'assassin se rapprocha et déclara d'une voix rauque, il n'avait plus vraiment parler depuis plusieurs lunes a vrai dire..
"Pourquoi es-tu là depuis tout ce temps? Tu es pas avec une patrouille sinon je l'aurai déjà vu alors pourquoi venir seul ici? Tu n'es pas le bienvenu chez nous!"
Ouais, niveau menace il y a mieux, mais il ne savait pas quoi dire d'autre, il était pas doué pour la discutions mais c'est parce qu'il c'est entraîné pendant plusieurs lune pour être le plus discret, meurtrier et rapide des assassins, pas pour parler à quelqu'un et divulguer des infos, moins il en savait sur le clan, mieux il se portera!
« Tout ce que je sais c'est que la vie est une succession de choix qu'il faut savoir assumer ensuite. »
Le monde était-il devenu fou ou était-elle la seule dont la vie s'étiolait, partait en lambeau, n'avait plus aucune sens... ? Elle ne savait pas. L'assassin de l'Ombre ressentait toujours un manque infini. Quelque part en elle, elle sentait qu'une présence lui manquait. Elle savait que ce n'était pas sa famille, elle s'était résignée. Non, c'était tout autre chose, une autre personne hantait son esprit sans que ce soit désagréable. C'était presque apaisant de savoir que quelque part, il l'attendait. L'aube se levait. Après une nuit passée à proximité du Clan, Abysse de l'Oubli observa les félins de l'Ombre qui s'activaient. Alors qu'elle s'apprêtait à s'en aller, elle reconnue une silhouette. Devant elle, un éclair roux venait de passer. Confirmant ses pensées, le mistral lui apporta la preuve irréfutable de l'identité du sombre personnage dont elle ignorait le retour.
Décidant de le suivre, Abysse de l'Oubli emprunta le même chemin que l'assassin qu'elle connaissait si bien. Il l'avait abandonné par deux fois. Il ne l'avait jamais prévenu de ses retours. Elle trouvait en lui une certaine ressemblance avec son père qui la rebutait. Elle retrouvait en lui cette lâcheté qu'il essayait de masquer en vain. Lorsqu'elle réalisa vers où il se dirigeait, elle se contenta de le suivre avec de la distance, afin de demeurer discrète. Puis, elle remarqua l'odeur du Vent. Elle remarqua son odeur à lui, ancrée si profondément en elle qu'elle ne pouvait se tromper. Lorsqu'elle arriva à la Frontière, Souffle de Mort avait déjà entamé ses remontrances. "Pourquoi es-tu là depuis tout ce temps? Tu es pas avec une patrouille sinon je l'aurai déjà vu alors pourquoi venir seul ici? Tu n'es pas le bienvenu chez nous!" Faisant irruption dans la scène, Abysse de l'Oubli se dévoila. Face à elle, se trouvait le Lion tandis que le mâle de l'Ombre lui tournait le dos. Un bref instant, elle fut tenter d'ignorer la présence du félin roux, de plonger son regard dans celui du Lion. Cette présence manquante, c'était lui.
« Ainsi soit-il. »
Ce ne fut qu'un murmure qu'elle adressa à Cœur de Lion. Retrouvant son air impassible habituel, elle se rapprocha et se posa aux côtés de ce celui qui était censé être son ami.
« Ravie de te revoir, Souffle de Mort. »
Purs sarcasmes énoncés avec une froideur mortelle. Elle était partagée. Son masque d'indifférence la protégeait totalement mais pour combien de temps ? Son regard se posa longuement sur Cœur de Lion. Mais elle ne pouvait se laisser aller. Pas ici, pas devant Souffle de Mort... Sa vie continuait à ne plus avoir de sens.
Je vois avec étonnement Le feu de ses prunelles pâles, Clairs fanaux, vivantes opales, Qui me contemplent fixement.
Sur cette frontière, il ne trouva rien que le silence paisible de l'aube. La clairière dégarnie, couverte de traces de batailles aussi vieilles que le monde, se couvrait des rayons paisibles du soleil levant. Le ciel s'illuminait doucement d'un bleu clair et de nuages éparses. Tout semblait doux. En paix. Il ferma les yeux et se laissa bercer par le murmure de la brise caressant les feuilles. Il attendrait. Sans savoir pourquoi, sans même se poser la question. Son euphorie d'un instant s'apaisa et diffusa dans ses muscles une sensation de bonheur étrange et agréable. Il se sentait en harmonie avec le paysage. Il n'y avait qu'une seule dissonance, il savait laquelle. Elle manquait à l'espace. Lorsqu'il l'aurait retrouvée, il serait alors de nouveau complet. Il resta ainsi immobile sous le levant. L'air caressait son pelage gris. Les odeurs humides de la rosée matinale et de l'herbe fraîche dansaient sous son museau. Il se sentait juste heureux d'être en vie.
Une présence se fit alors sentir. L'odeur de l'Ombre. Cœur de Lion rouvrit les yeux et se composa un visage froid et impassible. Ce n'était pas la personne qu'il attendait. Il crispa ses muscles et se mit sur ses gardes. En face de lui, un mâle roux hostile au corps fin et à la démarche souple s'approchait. Lion le jaugea du regard. Au vu de sa manière de se déplacer, de sa méfiance, il pouvait potentiellement être l'un des assassins du clan ennemi. Une menace. Sa voix rauque s'éleva sans plus de manière. « Pourquoi es-tu là depuis tout ce temps ? Tu es pas avec une patrouille sinon je l'aurai déjà vu alors pourquoi venir seul ici ? Tu n'es pas le bienvenu chez nous ! »
Lion se contenta de le fixer de ses yeux émeraudes, indifférent. Sa haine et son animosité ne l'atteignaient étrangement pas. A la moindre attaque, il se tenait prêt à réagir, sur le qui vive. En attendant rien ne l'obligeait à répondre à cette boule rousse agressive. Il était de son côté de la frontière. Il n'avait pas l'intention de bouger. Et la matinée était belle. L'ennemi se lasserait peut-être s'il gardait le silence. C'est alors qu'il décela son parfum. Une brève minute, une étincelle brilla au fond de son regard vert. La féline rousse se tenait là, derrière le mâle hostile. Elle regardait le Lion et il en fit de même.
« Ainsi soit-il. »
Simple murmure. L'étincelle dans les yeux profonds de Lion s'intensifia. Il ne pouvait répondre que par le regard. Il y passa cependant cette émotion. Au fond de ses iris, elle pourrait sans peine distinguer les souvenirs d'un orage diluvien. Et d'un contact unique dansant dans la tempête. Puis il se recomposa un visage indifférent et détourna son regard d'elle pour le poser, un peu plus hostile, sur le mâle roux. Elle se rapprocha alors et se posa à côté de cet énergumène.
« Ravie de te revoir, Souffle de Mort. »
Cœur de Lion plissa les yeux, méfiant et silencieux. Il ne pouvait rien dire, rien faire, pas même esquisser un geste. Il sentait le regard d'Abysse se poser longuement sur lui. Il n'osait pas même y répondre au risque de perdre son sang-froid. Il était en présence d'ennemis. Il ne devait pas l'oublier. Alors il se tut, observateur. Il s'interrogeait sur la réaction du fameux Souffle de Mort.
Souffle de mort était campé sur ses pattes et attendait une réaction du jeune guerrier, mais le vent lui apporta l'odeur familière d'une féline. Il ne bougea pas d'une griffe, le regard toujours sur l'ennemi, il savait qu'Abysse murmurait quelque chose mais n'en tenait pas compte. Cela faisait plusieurs lunes qu'il ne lui parlait plus, qu'il était invisible. « Ravie de te revoir, Souffle de Mort. » Il soupira, il tourna les yeux pour fixer la jeune assassin, son regard bleu de givre était vide,froid et sans relâche, il ne prononça pas un mot puis reporta son attention vers l'autre chat. Il s'écoula une demi minute quand le rouquin déclara enfin d'un ton froid,sans sentiment.
"Je n'ai plus rien avoir avec toi Abysse,et ce depuis longtemps."
Il sentait qu'il y avait quelque chose envers son "amie" et l'autre bouffon du clan du vent, mais c'était fini. Les sentiments qu'avait Souffle étaient partis, il avait comprit que cela allait nuire son objectif d'assassin et c'était repenti, la vie d'un assassin doit être sanguinaire, solitaire, sans pitié. Et l'amour était a l'encontre de cela. Si devenir un bon assassin voulait dire qu'il devait s'éloigner d'elle, il était prêt à le faire, quoi qu'il arrive.
« Il y a des personnes qui se sentent indignes d’être aimées. Elles ne prennent pas leur place et se font toutes petites, en essayant de n’ouvrir aucune brèche au passé. »
Elle aurait volontiers plongé une fois de plus son regard bleu dans celui de mâle au pelage gris. Mais entre eux se dressait une barrière. Une barrière au pelage roux flamboyant et aux bleus. Presque identiques aux siens, quoi qu'un peu plus clairs. Alors, elle demeurait là, droite et impassible, se tenant aux côtés de Souffle de Mort, celui qui devait être son ami. Elle ne ressentait plus rien pour lui. Sa dernière fuite avait tué tous les sentiments qu'elle aurait pu avoir pour lui et elle se sentait presque mieux, comme libérée. Et pourtant, ce jour-là, à la Frontière entre le Vent et l'Ombre, elle sentait quelque chose n'allait pas. Était-ce la présence de cœur de Lion qui la perturbait ainsi ? Oui, sans doute, c'était ce qu'elle se disait. "Je n'ai plus rien avoir avec toi Abysse,et ce depuis longtemps." Elle faillit sourire mais, à la place, elle garda son masque d’impassibilité. Il se trompait. Il se trompait tellement. Pour être assassin, il ne fallait pas forcément être sanguinaire, il ne fallait pas non plus forcément se priver d'aimer. On pouvait faire les deux. Après tout, Virée Nocturne avait eu un fils et demeurait un excellent assassin. Enfin, Abysse de l'Oubli n'avait rien à lui dire. Il n'avait plus rien à voir avec elle ? Bonne nouvelle.
« C'est mieux ainsi, je suis également ravie que tu sois parvenu à cette conclusion. »
Elle posa son regard glacial sur son ancien ami. Ne plus rien avoir avec lui, c'était sans doute la meilleure solution. Elle se souvenait du temps où elle lui demandait de la laisser tranquille. La plupart du temps, il ne l'écoutait pas et continuait à la coller. Au moins, elle n'aurait plus ce problème. Restant impassible, elle se tourna à nouveau vers le Lion. La vie lui promettait encore d'être difficile. Elle songea au retour de son père, au fait qu'il n'ait plus de mémoire, qu'elle ne soit plus rien. Décidément, c'était une manie. Elle n'était plus rien pour personne, elle se libérait de ses attaches et seul demeurait le Clan de l'Ombre désormais. Le Clan de l'Ombre et... lui. Le mâle au regard vert infini. Elle se souvenait parfaitement de cet orage d'une puissance incomparable qui ne les avait pas arrêtés. Mais elle ne pouvait pas tisser un lien aussi fort avec lui. Elle ne voulait pas reproduire les erreurs commises par le passé par ses parents. Elle n'était pas naïve, elle savait que c'était une bonne idée. Le mieux était d'éviter de le croiser, le plus possible. L'assassin de l'Ombre plongea son regard dans celui du Lion, comme si elle pouvait déjà résister à ce flot de sensations qui s'emparait d'elle. Elle lutta et ses yeux se posèrent sur l'autre assassin. Elle ne ressentait ni tristesse ni joie. Rien. Elle était habituée à ce qu'on finisse par la laisser, personne ne voulait d'elle à long terme. Elle brisait tout ce qu'elle approchait et le monde entier finirait par la fuir. Inspirant et expirant calmement, la femelle de l'Ombre garda un calme parfait. Elle savait très bien se contrôler.
Je sais bien que tout nous sépare Je sais qu'il faudrait s'enfuir
« Je n'ai plus rien a voir avec toi Abysse, et ce depuis longtemps. »
L'ennemi au pelage roux avait parlé. La voix glaciale et sombre. Destinée à heurter, à blesser. Abysse de l'Oubli resta impassible et la définition du mot glacial se retrouva dans ses yeux bleus.
« C'est mieux ainsi, je suis également ravie que tu sois parvenu à cette conclusion. »
Cœur de Lion assistait à tout cela, silencieux. Il ne laissait rien transparaître mais trouvait en eux une ultime mascarade. Comme une comédie qui ne faisait que se répéter. Il fallait toujours que la confiance se mue en trahison. En rancœurs. Et en la pire émotion de toutes : l'absence du moindre sentiment, l'indifférence. Cœur de Lion n'avait jamais souhaité s'attacher aux gens pour cette raison. Il fallait finir par dire adieu. Soit parce que tout se ternissait avec le temps, soit parce que la mort volait les êtres chers. Il avait souhaité de toutes ses forces, depuis la mort de sa mentor Mélancolie des Fées, ne plus jamais ressentir de l'amitié pour personne. Et puis dans sa vie étaient venus soudain Museau Gris, Constellation du Passé et Petite Peinture. Malgré lui, il avait finit par veiller sur son clan, par veiller sur eux. Par vouloir protéger chacun d'entre eux. Il se souvenait avoir discuter pour la première fois avec Constellation à l'aube du jour où... Où une ombre avait cru déranger son harmonie alors qu'elle n'avait fait que lui en apporter plus encore. Et sa paisible atmosphère avait viré à l'orage, et cette rencontre avait déchainé les éléments et chamboulé son âme comme jamais. Et pourtant jamais il n'avait vécu de moment plus harmonieux que celui-là. Il savait cependant que ceci n'était qu'un long rêve et que bientôt il lui faudrait en émerger. Non seulement il avait émis le désir de ne plus jamais s'attacher à quiconque, mais de plus leurs clans restaient ennemis. Il ne pouvait pas continuer à vouloir la voir et lui parler. A vouloir retrouver ce regard bleu profond dans lequel il lisait la même souffrance. Le même souhait de rester seule parce que l'attachement finissait toujours par vous faire du mal. La même peur, au fond. Les mêmes déceptions. Et il assistait à l'une d'entre elles, à l'une de ces déceptions, de ces échecs qui vous laissaient croire que jamais vous ne pourriez plus avoir confiance. Et plus il y réfléchissait, moins il pouvait s'empêcher de river son regard à celui d'Abysse. Aucun d'eux ne pouvaient résister. Elle détourna toutefois le regard pour le poser sur son "camarade" de clan. Lion posa ses yeux sur lui aussi. Il ignorait la nature des relations qu'il avait autrefois entretenu avec elle, mais c'était terminé. Ils n'étaient aujourd'hui plus rien l'un pour l'autre. Était-ce vraiment mieux ainsi ? Lion ne savait pas. Il ignorait de quoi demain serait fait. « Le monde continue de tourner. »
Le rouquin tourna a vive allure le tête quand la jeune femelle prit la parole. Mieux ainsi? Ne se rend elle pas compte que c'était elle qui l'avait fait parvenir à cette conclusion? Il porta son regard sur le félin gris à côté d'eux, Souffle de mort savait qu'il y avait quelque chose entre eux, il l'a dévorait du regard même si l'assassin ne faisait rien il sentait qu'elle n'était pas indifférente. Intérieurement il rigola, combien de temps allait elle être avec lui? Va t-elle faire le même coup? Il s'approcha de la femelle, de son amie, et se planta face à elle, de façon à ce qu'elle ne voit que lui. de façon à ce que toute perturbations soient peine perdues.
"Es-tu sur de vouloir de lui? Es-tu sur que tu ne le blessera pas comme tu l'as fait avec moi?"
Il laissa un temps, il voulait bien choisir ses mots, les peser pour que cela fasse mal ou non, il ne voulait pas la blesser mais qu'elle comprenne ce qu'elle lui a fait étant jeune. son regard se noya dans ses yeux bleu, il frémit, il ne l'avait pas ait depuis temps de lunes, et cela lui manquait un peu. sa voix, sèche et malicieuse reprit alors son beau discours.
"Je t'ai aimé Abysse de l'Oubli, tu m'as renvoyé boulet je ne sais pas pourquoi, qu'ai je fait? Je ne sais pas exactement, tu jouais avec moi peut etre? Joues-tu avec lui? Après tout, il est comme moi, il est né dans le clan du vent, tu as peut être une passion de torture sentimentale... Quoi qu'il en soit, je ne referais plus la même erreur, tu resteras une amie, et encore peut être m'as tu trompé aussi? Je ne sais pas."
il fixa longueuement la jeune chatte puis tourna autour d'elle, lui donné une petite tape avec le bout de sa queue, comme il faisait avant quand ils étaient apprentis. il se tourna vers l'ennemi, quelques seconde s'écoula, inclina la tête et murmura un semblant de "bonne chance". Il s'approcha d'un arbre, marqua le territoire et reprit sa place près du buisson, il ne laisserai pas la jeune femelle seule avec le guerrier, voir ce qu'elle ferai. Si ça se trouve, cela pourrait être intéressant à voir. Qui sait?
(Désolée du temps, bac puis sortie sur sortie avec les vacances :3 )
« Unchain my heart, set me free. Unchain my heart, baby let me go, Unchain my heart, 'cause you don't love me no more. So unchain my heart let me go away. »
Quel que soit l'endroit où elle se rendait, Abysse de l'Oubli sombrait dans une situation inconfortable. Pourquoi fallait-il que tout soit si compliqué ? L'assassin vit son camarade qui se tournait vivement vers elle alors qu'elle parlait. Après s'être exprimée, son regard passa sur Cœur de Lion et elle saisit son murmure en vol. Le monde continuait de tourner... Le siens se brisait, chaque jour un peu plus. S'interposant entre l'Ombre et le Vent, Souffle de Mort vint se mettre juste en face d'elle. Comme si elle avait besoin de ça pour le regarder. "Es-tu sur de vouloir de lui? Es-tu sur que tu ne le blessera pas comme tu l'as fait avec moi?" Elle demeura impassible, sachant très bien où cette discussion allait la mener. Elle ne voulait pas rester là. Son être entier lui disait de s'en aller, mais résistant à cette lâcheté qu'elle ne se permettait pas, elle resta là, droite et de marbre. Leurs yeux bleus se rencontrèrent pour la première fois depuis bien longtemps. "Je t'ai aimé Abysse de l'Oubli, tu m'as renvoyé boulet je ne sais pas pourquoi, qu'ai je fait? Je ne sais pas exactement, tu jouais avec moi peut être? Joues-tu avec lui? Après tout, il est comme moi, il est né dans le clan du vent, tu as peut être une passion de torture sentimentale... Quoi qu'il en soit, je ne referais plus la même erreur, tu resteras une amie, et encore peut être m'as tu trompé aussi? Je ne sais pas." Il semblait si ridicule à avancer des explications hasardeuses. Son geste ne s'expliquait pas, il ne lui avait jamais dis clairement ses sentiments et elle n'avait jamais joué avec lui, pas plus qu'avec d'autres, ça n'était pas son genre et que son ami la pense ainsi la laissait perplexe. Était-il certain de vouloir s'expliquer là ? Apparemment oui. Elle ne regrettait rien de ce qu'elle avait fait ou non à Souffle de Mort. Elle au moins, ne l'avait jamais abandonné pour fuir le Clan. Mais ça, il se gardait bien de le préciser. Cette lâcheté la révoltait.
Finalement, le mâle roux tourna autour d'elle et lui lâcha une tape, comme avant. Comme avant. Mais comment pouvait-il croire qu'elle allait réagir ? Abysse de l'Oubli resta immobile et indifférente. Sa froideur avait crée une carapace autour d'elle, en quelques secondes, elle s'était renfermée sur elle-même tant et si bien que personne ne pouvait plus savoir ce qu'elle pensait. Ni Souffle de Mort, ni Cœur de Lion, ni personne. Elle se protégeait.
« Tu te fais des illusions, Souffle de Mort. Tu t'es blessé tout seul en quittant le Clan. Tu as fuis, tu as été lâche, et suite à ça, rien n'a plus été comme avant. Tu ne m'as jamais ouvert clairement tes sentiments. Cependant sur un point tu as raison : je t'aurai rejeté. Pas pour te faire mal malgré ce que tu penses. Quant au fait que tu imagines que j'ai joué avec toi, comme avec lui, je pense qu'au fond tu connais la réponse. »
Elle fit une pause, soupira puis repris.
« Je ne t'ai jamais abandonné comme tu l'as fais. Tu as quitté le Clan, tu as perdu ma confiance. Tu es revenu, tu l'as regagnée et tu t'es évaporé. Je ne sais définitivement pas ce à quoi tu t'attendais mais dans tous les cas, tu t'es trompé. »
Nouvelle pause et son ton auparavant glacial mais bas devint ironique puis à nouveau froid
« Et bien entendu, j'ai une passion de torture sentimentale. Saches que je ne te permet pas d'émettre des suppositions si hasardeuses à mon sujet, d'autant plus que comme tu me l'as dis, tu n'as plus rien à voir avec moi depuis longtemps. Ce à quoi j'ai répondu que j'en étais ravie, et c'est toujours le cas. »
Le blesser ou non, ça lui était égal. Il avait voulu des explications sur tout ce qu'il avait dis ? Eh bien il était servi. Elle l'observa calmement, toujours aussi indifférente puis fixa son regard sur Cœur de Lion pendant un moment pour essayer de deviner sa réaction. Finalement, ses yeux se posèrent sur le Ciel. Il avait eut tort, le monde ne tournait pas, il mourait.
Cœur de Lion observait la scène, distant, irréel. Il n'avait rien à faire ici. Il se sentait intrus, inquisiteur dans la vie de deux félins au fond inconnus et ennemis. Pas à sa place. L'unique chose qui le retenait encore, c'était le regard qu'Abysse posait de temps en temps sur lui. Elle s'était fermée, inaccessible à présent sous les reproches de l'autre assassin, inaccessible même à lui qui n'était que l'écho de ses souffrances. Il garda un visage absolument impassible et posa lui aussi son regard sur le ciel. Le monde continuait bel et bien de tourner. Le temps d'avancer. La course de la vie ne se stopperait pas sous prétexte que leurs âmes torturées agonisaient. Ils n'étaient rien d'autre que des poussières dans l'univers. Eux mourraient, mais le monde lui, indifférent à leur sort, laissait s'écouler les minutes et les heures.
L'indifférence. Seule réalité possible à laquelle s'accrocher dans ce monde de fous et de brisés.
Il garda le silence, immobile face à l'absurdité du monde.
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